Approche du B.a.-Ba de l’article décolonial (Série « rions un peu”)

Termes, expressions et phrases à employer dans tout article ou propos abordant le sujet de l’art décolonial

 

fragments

puzzle

victime

non-racisé

domination [forcément Blanche, hétérosexuelle, mâle ; tous les autres genres et “races” sont des amours]

déstabiliser

désorienter

mise en abime kaléidoscopique [ça ne fonctionne pas, mais ça fait bien]

chaos du monde des sensations [toujours rappeler que le monde est un chaos]

esclavage [l’esclavage est uniquement le fait de l’homme blanc européen, et de personne d’autre.]

cartographie intime [tout part du corps, tout y revient, ma life, c’est l’univers quoi! Du coup, si vous vous intéressez aux représentations genrées de mon corps dans l’espace normatif dominateur, alors vous rejoindrez cet universel, du coup, et vous comprenez la portée de mon art, à partir de moi ! Fantastique, non ?]

colonisation [toujours rappeler le passé colonial, comme seule et unique source du “mal”, car, pour le reste, tout était bon et bien]

réinventer, exorciser

syncrétisme

casser les idées reçues

identité [toujours fragmentée, fragile, blessée, même si je n’ai rien connu de ces traumatismes historiques de mon vivant. Il faut donc “réparer” mon corps meurtri, ainsi que ma psyché ; je demande donc des comptes, et ce sur une période indéfinie.]

Viatique : « appeler à une désacralisation de l’art qui passerait par une abolition des catégories de culture d’élite et de culture populaire pour plus d’inclusion.» Oui, c’est cela, il faut dissoudre cette insupportable division, car tout le monde sait que les artistes connus et moins, dont on parle, sont Tous issus de l’élite, bien souvent blanche, hétérosexuelle, et donc, dominatrice. Afin, donc, de permettre l’émergence d’artistes autres, non issus de l’élite, il faut favoriser le passage de l’art populaire dans celui de l’art contemporain-élitiste. Une fois brouillée cette frontière, ce sera merveilleux, chacun, enfin pourra se dire artiste ! Notez bien que c’est déjà le cas, mais pas encore pour assez de monde issu de la “diversité”. Il nous faut davantage d’artistes issus de la minorité trans-genre Inuit, davantage de jeunes asexués cis-genre non binaires des Antilles, plus d’artistes issus de la migration magrébine homosexuelle intersectionnelle à surcharge pondérale, plus de bifaces à détergence radicale non située en Péribord bisexuel, parmi d’autres membres non vus, non entendus, exploités toujours par les processus de Dé-normalisation à géométrie riemanienne post-catholique transgressive et métrophobe.

Memento :« Rappelons que la colonialité comme l’occidentalisation opère en effaçant les mémoires vernaculaires pour projeter, sur un écran neutre et vide, l’histoire, la vision du monde et la culture du colonisateur qui arrive.» L’histoire de l’Occident est indissociable de la colonisation, nous-mêmes, anciens Abrincates, Adanates, Aduatuques, Adunicales, Albienses/Tricoriens, Albiques, Allobroges, Ambarres, Ambiens, Ambirares, Ambilatres, Ambivarètes, Anagnutes, Anataliens, Andécaves, Antobroges, Arvernes, Atacini, Atheux, Atourais, Atrébates, Aulerques Brannocives, Aulerques Diablintes, Aulerques Éburocives, Ausques, Avatiques, Baïocasses, Basabocates, Bélendes, Bellovaques… en tout 500 tribus! avons été conquis par l’Empire Romain, il ne faut pas l’oublier. Ainsi, la civilisation occidentale porte dans ses gènes le colonialisme, tandis que les civilisations asiatiques, arabes, africaines, mayas, n’ont jamais colonisé personne, et n’ont toujours que prodigué le Bien et l’Amour à leurs prochains. C’est évident, mais il faut le rappeler.

PS. Les verbes, expressions et citations sont authentiques, et trouvables dans la littérature. Je laisse au lecteur le soin de copier-coller, pour savoir, s’il le désire, d’où cela vient, c’est très ludique !

Léon Mychkine