À quoi cela tient-il, la politique d’une galerie d’art ? On se le demande souvent, en regardant leur site. On se demande souvent comment l-e-a-(s) galeriste(s) font leur choix, pour ainsi dire ; comment choisissent ielles (c’est joli, non ?). Pour le dire ainsi : Comment parviennent ielles à faire preuve de bon goût et de mauvais, et, parfois, bien plus de mauvais que de bon ? C’est un vrai mystère. En tout cas pour moi. Mais je ne connais rien au métier de galeriste, il faut bien le dire, et peut-être que ceci explique cela. Du coup, et par exemple, explorant le site Internet de la galerie Kaufmann Repetto, je ne vois rien de très passionnant, sauf, tout à coup, les œuvres de Caravaggio. Vu que le nom est assez connu, il va falloir toujours ajouter son prénom, gagé-je. Ainsi, parmi les œuvres de la galerie, celles de Gianni Caravaggio me retiennent, tout de suite.
En deux mots : C’est beau. On dirait un morceau de craie, une pierre d’alun carbonisée, un aérolithe ; oui, une pierre volante. Un bétyle (lat. Baetylus, de βαίτυλος/Báitylos) est une pierre sacrée non sculptée, ayant une simple forme géométrique (conique ou tronconique), vénérée, sans être une idole. En fait, il s’agissait de météorites, on voyait jadis la manifestation d’une divinité céleste. On peut penser au bétyle, considérant le titre donné par Caravaggio, le mystère caché par un nuage. Les bétyles étaient ordinairement l’objet d’un culte, et parfois d’offrandes.
Notez comme un côté est bien plus noir que l’autre. Nul doute que c’est cette partie en premier qui a pénétré l’atmosphère. (Rappelons que ce n’est qu’à partir de 100 km d’altitude que l’atmosphère devient assez dense pour générer un frottement significatif.) Robert Graves : « Le culte des météorites fut facilement étendu aux anciens monolithes, dont l’origine funéraire a été oubliée ; ainsi depuis le monolithe à l’image de la pierre, et de l’image de la pierre à l’image de bois ou d’ivoire, le pas est vite franchi. […] En premier lieu, les météorites étaient perçus comme l’origine des éclairs.» D’un certain côté, c’est tout bête, tout simple. Mais, comme on dit s’agissant des théories scientifiques, souvent, celles qui réussissent sont souvent les plus “élégantes”. Ainsi, dans une théorie pseudo-scientifique de l’œuvre d’art, on pourrait dire que la pièce il mistero nascosto da una nuvola est élégante ; et qu’elle p-ose/ause son mystère.
Léon Mychkine