Comme précisé dans l’entretien (plus bas), Jean Larive (de l’agence MYOP), a produit trois séries de photographies dans la “jungle” de Calais. Des photos noir et blanc, des photos en couleurs ; et des portraits. Seuls les deux premières sont montrées au CPIF. La série en noir et blanc décrit des situations, ou bien fait signe vers quelque chose (ainsi ses images d’oiseaux volants dans le camp, ou au dessus, comme narguant ceux qui ne peuvent pas s’envoler.)
La photo ci-dessous encadre en gros-plan des tags ainsi qu’un ajout scotché : Stoppez la guerre en Syrie. Alors je retournerai. Nous avons ici, au fin fond du Purgatoire, un message politique adressé aux Politiques ; ceux-là même qui ont laissé Bachar el-Assad réprimer dans l’horreur les manifestations contre l’austérité, due à l’impéritie de son propre gouvernement, et dont les premières victimes furent des enfants, qui, nous le savons, car cela été dit dès 2011, furent torturés pour avoir manifesté et taggé sur le mur d’une école « Jay alek el ddor ya doctor » (« ton tour arrive, docteur »), car el-Assad est ophalmologue… Et qu’on fait les Politiques — européens et mondiaux démocrates contre ? Rien. Et ce n’est pas la dernière des ironies cinglantes de l’Histoire que ceux qui ont contribué à l’inaction politique se retrouvent à devoir “gérer” les résultats de leur veulerie. Aussi, ce message scotché sur la bâche ne fait que rappeler une logique de l’absurde : réglez le problème que vous avez contribué à faire prospérer, et vous ne nous verrez plus ! (Nous savons, par les Mémoires de Susan Rice, ambassadrice auprès des Nations unies et plus tard ‘National Security Adviser’ de Barack Obama, que ce dernier, dès août 2011, soit quelques mois après l’insurrection syrienne, a dit aux alliés Européens qu’ « il est temps qu’el-Assad s’en aille », mais personne n’a eu le courage de le suivre et, de son côté, sachant le poids catastrophique de la guerre en Afghanistan et en Irak pour l’opinion étasunienne, le Président Obama a dû renoncer à dégager el-Assad. Et rappelons que derrière cet immonde exterminateur, se trouve toujours Poutine, le fidèle protecteur… Comme quoi un tag et quelques mots sur une tente dans la “jungle” de Calais peuvent convoquer géo-politique et RealPolitik.)
Élisa Larvego nous a dit que la plupart des réfugiés ne vont pas voir la mer, que beaucoup préfèrent, si l’on peut dire, rester dans le camp, en quelque sorte loin du monde extérieur et surtout des contrôles policiers. Et Jean Larive m’a confirmé ce fait durant l’entretien : La mer, à vol d’oiseau, est située à 200 mètres du camp, par delà les dunes. Et il m’a affirmé que certains, présents depuis des mois, n’étaient pas au fait que la mer était si proche ! Il lui est arrivé, avec deux-trois personnes avec qui des relations avaient été nouées, de les accompagner sur le rivage, et même à plage de Calais ! Ici, Larive photographie un jeune homme, dans un manteau trop grand pour lui, face à la Manche. Dans un temps normal, on n’exposerait pas une photographie semblable, parce qu’elle frôle vraiment la photographie de famille, sans intérêt autre que justement familial. Mais ce temps n’est pas normal, comme on dit chez Shakespeare, le temps est de travers (‘Time is out of joint’, Hamlet). Ainsi, cet homme qui regarde regarde l’impossible. Il fait face à l’impossible distance de l’impossible traversée. La frontière ultime. On ne passe pas. L’image alors produit un contraste mental entre ce que nous, soit vacanciers soit riverains, éprouvons quand nous regardons la mer : aucune angoisse, aucun problème particulier. Mais ici la mer est tout sauf une plaisante invitation au loisir, c’est l’ultime beauté du terrible.
Ci-dessous, un homme debout, au loin, sur le toit d’une cabane (?). Ainsi qu’indiqué dans l’entretien, Larive ne photographie pas les réfugiés sans leur accord. Mais ici, la personne est loin, irreconnaissable. Elle semble dominer l’océan précaire des baraques du bidonville. On pourrait penser à une statue. Une vigie. Et en même temps, bien entendu, cette image évoque la solitude. Cette personne, on l’imagine bien se dire, à ce moment : “Qu’est-ce que je fais ici, debout au dessus de cette mer d’espoir qui s’est retirée de nous, nous laissant des épaves et des débris ?” Ce que l’on a parfois appelé une “ville” ; avec ses rues, ses ruelles, son électricité, ses échoppes, n’est jamais qu’un entre-deux précaire, qui penche constamment vers la destruction. De ce point de vue, je ne suis pas certain que la “jungle” de Calais soit un “Tiers-paysage” (d’après l’expression bien connue de Gilles Clément), comme le suppute Sébastien Thiéry, coordinateur des actions du PEROU (In Dossier de Presse). Gilles Clément écrit : « Le Tiers-Paysage — fragment indécidé du Jardin Planétaire —, désigne la somme des espaces où l’homme abandonne l’évolution du paysage à la seule nature. Il concerne les délaissés urbains ou ruraux, les espaces de transition, les friches, marais, landes, tourbières, mais aussi les bords de route, rives, talus de voies ferrées, etc … A l’ensemble des délaissés viennent s’ajouter les territoires en réserve. Réserves de fait : lieux inaccessibles, sommets de montagne, lieux incultes, déserts ; réserves institutionnelles : parcs nationaux, parcs régionaux, “réserves naturelles” ». (Le texte de Clément ici). La “jungle” calaisienne a été construite sur des marécages, et l’occupation humaine d’un tel lieu hostile a profondément modifié le biotope, supposera-t-on. En tout cas, il est bien clair que l’appropriation humaine des lieux a signé la fin, quand bien même temporaire, d’un tel lieu ; pourvu qu’il fut tiers.
Ci-dessous un triptyque. Un ancien but sert de barre de traction. Larive a assemblé ces trois images ensemble, car elles lui évoquent différentes situations humaines au sein même de la “jungle”. La première, en partant du haut, symbolise l’échappée, le franchissement d’obstacle. La deuxième est douloureuse. On y voit un bras qui n’est pas bien ajusté (qui fut fracturé dans une prison soudanaise). Malgré tout, ça fonctionne, on fait du sport quand même. On résiste. La troisième symboliserait l’attente, les décisions en suspens… Le cadrage est particulier. On ne voit ni la cage de but ni le corps en entier (y compris sur la “première”, haut du corps caché par le bas dudit). Ce qu’évoque donc ici ce triptyque, c’est le fragment. Une vie fragmentaire, dont les constituants sont composés à la fois de la terre et des désirs impossibles ; et une vie chiasmatique faite d’enlisement absolu et de désirs aériens.
Photo en une : Jean Larive, “Calais des oiseaux”, 2016-2017, photographie noir et blanc Epreuve numérique contrecollée sur Dibon, 20,1 x 30 cm, réalisée dans le cadre d’une commande publique photographique du CNAP et du PEROU (Pôle d’exploration des ressources urbaines) intitulée « Réinventer Calais », Inv. : FNAC 2017-0378, , Cnap © Jean Larive/Cnap
Parole restituée au CPIF, et Entretien :
Larive : « il faudrait dire un mot sur le temps. Rappeler déjà que cette ‘new Jungle’, a vécu en gros entre l’été 2015 et fin octobre 2016. Et nous avons tous eu ce sentiment que nous photographions quelque chose qui allait disparaître. Et cette pensée de la disparition annoncée du lieu, et de la mort, parfois de leurs habitants, dans leurs tentatives de traversée, était quelque chose qui était très présent, et que nous évoquions régulièrement en tant que photographes. Donc il y avait ce rapport au temps qui était très particulier. Et c’est la raison pour laquelle, la plupart d’entre nous, ont choisi de travailler plutôt que sur les temps forts, qui étaient assez largement relayés, médiatisés, sur ce qu’on pourrait appeler les “temps morts”, et paradoxalement, dans des lieux comme ça, les temps morts sont des lieux de vie. Donc ça nous a semblé aussi devoir être une nécessité de notre travail documentaire, d’autant qu’effectivement, le CNAP nous a fourni les moyens financiers et logistiques, de soutien aussi artistique pour rendre possible cette inscription dans le temps long. On se disait déjà à l’époque que nos photos ne devaient pas être dans l’actualité, nous n’étions pas, pour nous, dans un espace d’actualité, mais dans un jalon, une espèce de marqueur historique de ce qui se joue, à plus grande échelle, sur les questions de migration. Et je trouve intéressant finalement qu’il se soit passé trois ans avant que ces travaux soient présentés. Il y a ce recul, qui, je trouve, sied à un travail documentaire.
Donc j’avais travaillé sur des camps de Roms, en région parisienne, et j’ai contacté un peu par hasard Sébastien Thierry, au moment où se mettait en place la mission qu’allait devenir la “mission calais”, et puis la commande publique. Je suis partie avec Laurent Malone, qui avait travaillé un peu pendant l’été sur le site. Ce qui m’a frappé, c’est que tout le monde était dans une logique de départ, il s’agissait de traverser la Manche, pour rejoindre l’Angleterre. Donc il y avait cette urgence, qui créait une mobilité, même dans l’organisation du camp ; les rues d’un jour pouvaient disparaître dans la nuit, de nouveaux chemins, en fonctions des habitations, redessinaient la carte du bidonville. Donc c’était un lieu de présence et d’absence, de mouvement permanent. L’autre chose qui était frappante, c’était la dimension internationale. À ce moment-là, à l’été 2015, il y avait beaucoup de Syriens, beaucoup des Soudanais, des Afghans, des Iraniens, des Pakistanais, des Koweitiens aussi. C’était vraiment une “ville-monde”, comme on a pu parfois le dire ou l’écrire. […] Et petit à petit, j’ai eu envie de raconter l’humain, pour essayer de rendre compte des conditions du quotidien, mais de le faire dans le respect de l’anonymat des personnes. Sur la Jungle de Calais ce qui était frappant, c’était qu’à tout les coins de rue, il y avait marqué ‘No journalist’, ‘No photos’. Donc c’était, je pense, le résultat de l’attitude de certains confrères. Donc j’ai utilisé, dans ma série en noir et blanc, ce qu’on appelle le « style juridique », où les personnes ne sont pas identifiables. C’était aussi une volonté pour moi de rendre compte de la déshumanisation, de la désindividualisation, dont ces personnes étaient victimes. Il n’y avait pas une discussion sans qu’une personne me dise « mais ici, je ne suis plus rien, je ne me reconnais plus, je n’ai pas d’avenir…
Et puis s’est imposé un deuxième niveau d’écriture, ce sont les détails, en couleur, qui sont essentiellement là pour rendre compte de la créativité, de l’expressivité du lieu. Je viens plutôt du monde littéraire, et j’étais arrivé sur le site avec dans mes poches un exemplaire d’Exils, de Saint-John Perse, qui commence par
porte ouverte sur le sable
porte ouverte sur l’exil
et ce livre m’a accompagné tout le temps de mon travail, et j’avais ce questionnement par rapport à l’imaginaire d’un lieu comme tel que celui-là. »…
Plus tard, au téléphone…
Jean Larive : J’ai fait plusieurs séries. On en voit deux ici. Il y en a une troisième qui n’a pas été intégrée à la commande, volontairement, qui est un travail de portrait. Les oeuvre en noir et blanc documentent le quotidien, et puis la série en couleurs s’attache à des détails.
Léon Mychkine : Oui je voulais reprendre la conversation en commençant par ton regard, par rapport à ta pratique de la photographie
JL : Le grand questionnement que j’ai par rapport à la photographie, si on pense au thème général de Diagonal, c’est l’engagement, et j’aimerais arriver à aborder la photographie de manière désengagée ; c’est-à-dire en faisant un peu fi de ma part d’ego. Ce qui m’intéresserait ce serait d’arriver à effacer non pas la part de subjectivité, parce que je pense qu’elle est importante, mais la part d’ego, dans la photographie. A fortiori sur les terrains du photo-journalisme, là où se jouent des drames humains, comment arriver à se faire le plus petit possible, dans la relation et dans l’image, de façon à laisser la personne, le sujet, s’exprimer.
LM : Et ce qui m’intéresse aussi de comprendre, c’est, quand on arrive dans la “jungle”, qui est quand même un nom assez abominable, quand on arrive avec un appareil photo, il n’y pas la tentation de fuir ? Et on peut penser à André Mérian, qui dit avoir préféré la périphérie de la jungle, car il se sentait comme un intrus, comment as-tu ressenti ce premier contact avec cette “jungle” ?
JL : Déjà, et ça fait bizarre de dire cela, cela faisait plusieurs années que je travaille avec des populations Roms, dans des bidonvilles autour de Paris. Et quand je suis arrivé à Calais, où il y avait une forte présence d’ONG, j’ai trouvé que le bidonville était grand par sa taille, je n’avais jamais vu un bidonville aussi grand, d’autant qu’il y avait encore la zone sud et la zone nord, donc c’était peut-être un millier de baraques, et en revanche, ce qui était rendu possible grâce aux ONG, c’est qu’il y avait des points d’eau, l’électricité, donc toute une vie, presque une ville, c’était organisé, avec des allées principales, des rues, des commerces, et j’ai trouvé ça plutôt positif, et à bien des égards c’était moins glauque que ce l’on peut trouver en région parisienne, ou ailleurs, sur les campements des gens du voyage ou des Roms. Ma deuxième impression, ça a été de me dire qu’il fallait garder une trace de cette vie là. Et par rapport à tous les boulots, je suis celui qui a le plus baigné dans la “jungle”, et dans la dimension humaine de la “jungle”. […] Et, encore une fois, à-propos de l’engagement, en arrivant à Calais, j’ai senti que ce lieu m’engageait. Je me suis senti engagé par cette présence humaine. C’est la “jungle” qui m’a engagé, et non l’inverse. Je me suis senti responsable.
LM : Tu as été comme “porté” par cette humanité.
JL : Oui, tout à fait, il y a beaucoup de gens qui étaient dans ce cas-là. Il y avaient des gens qui venaient pour “visiter” la ‘jungle’, et qui s’y installaient. J’ai rencontré des gens qui avaient pris un congé sans solde, pour aider ces gens. J’ai rencontré une géographe, avec qui j’ai circulé deux-trois jours dans la “jungle”, et qui est resté à l’École du Chemin des Dunes, comme prof de Français, pendant trois mois. Il y avait beaucoup de personnes qui ont été comme ça, happés par la “jungle”. Il y avait cette hospitalité… ce qui était d’ailleurs assez paradoxal. On y est allé avec le sentiment que c’était un lieu inhospitalier, avec cette idée que la France manquait d’hospitalité, et on s’est retrouvé pris dans une hospitalité qui est celle de ceux que nous aurions dû accueillir.
LM : Oui
JL : Moi je me suis senti happé, et il fallait que je me trouve au milieu de ce lieu, pour le regarder vivre. Après j’y ai introduit ma propre forme de distanciation.
LM : Et tu disais, pendant la visite au CPIF [i.e. Centre Photographique d’Île-de-France], qu’émotionnellement c’était très lourd, et que tu ne pouvais y rester que deux jours consécutifs, c’est ça ?
JL : Oui, c’est ça. Le plus long que je suis resté je crois que c’est quatre jours. Ça m’est arrivé de monter un matin, et de rentrer sur Paris le soir même. Donc, en moyenne, je restais deux-trois jours. J’étais émotionnellement épuisé. Avec la série des portraits [non exposés au CIPF et qui fait l’objet d’un autre projet] quand je rencontrais quelqu’un, que quelque chose se passait dans l’échange, quand je sentais la personne comme pouvant être incluse dans mon projet, je lui proposais d’en faire un portrait, en précisant bien que j’essaierai de la retrouver la fois suivante, pour lui donner sa photo, et de lui parler de cette idée d’écrire autour de son image. Donc une fois la photo faite, à mon retour, je pouvais mettre une journée pour retrouver les personnes. Et tous les textes qui ont été écrits, sont la marque non seulement d’une rencontre, mais au-delà de ça, d’une retrouvaille. Donc ce temps, émotionnellement, était très puissant. Et les retrouvailles étaient souvent plus émouvantes que le temps de la rencontre. Et toutes ces rencontres produisait une grande fatigue, puisque l’empathie était à chaque fois égale. Et en plus, bien sûr, ces gens étaient en demande de ça. Donc je ne prolongeais par mes séjours, mais je suis revenu 13 fois. Et c’était important pour avoir un regard documentaire, ou documentariste, sur l’évolution de la situation.
LM : Et au CPIF tu as signalé que dans le camp, à tous les coins de rues, il y avait des panneaux ‘no photos’, ‘no journalist’. Que s’est-il passé pour qu’on en arrive à toutes ces mises en garde ?
JL : Alors il s’est passé que les contraintes du photo-journalisme, que je connais bien, c’est de souvent travailler dans l’urgence. Donc quand tu es dans l’urgence, tu n’as vraiment le temps de faire connaissance. Mais ce qui est sûr, c’est que certains comportements, dans la “jungle”, de photo-journalistes, et de journalistes, ont été purement, à mon avis, contraires à l’éthique même du journalisme. C’est pars parce que tu dois travailler vite, que tu dois le faire de façon irrespectueuse.
LM : Si j’extrapole, ils sont allés au zoo…
JL : C’est ça, c’est vraiment ça. D’ailleurs, entre nous, nous en parlions, de ces gens qui faisaient des safari-photos.
LM : Et ça les réfugiés l’ont bien senti
JL : On te prend en photo sans te demander ton avis, sans recueillir ta parole. Après, tu te rends compte que la personne le fait loin de toi, au téléobjectif, ou d’un point élevé, ou, comme je l’ai vu, à travers les vitres d’une voiture. Tu es dans une situation d’extrême précarité, et aussi de discrétion forcée, parce que la diffusion de ton image peut te conduire à être renvoyé dans ton pays, mais elle peut aussi conduire à ce que ton image se retrouvant sur les réseaux sociaux, tu sois identifié par les autorité de ton propre pays, et donc que ta famille, elle restée au pays, soit menacée. Donc toutes ces choses-là faisaient que vis-à-vis de l’image, il y avait une grande défiance. Et c’était extrêmement compliqué de les prendre en photo, à partir du moment où elle allait devenir publique. […] Je trouve que le monde de la photographie est très égo-centrée. À chaque fois on fait un travail dans lequel on propose un regard sur.… les exilés, par exemple. J’avais envie, et je en sais pas si j’ai vraiment réussi…, en tout cas mon intention c’était d’essayer de faire un travail déjà non pas sur mais avec, et que ce soit aussi un travail qui au final puisse leur parler à eux. »
Léon Mychkine
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