Journal #1. L’art de barrer la route

Je suis fasciné par cette nouvelle.

Mercredi 24 mars 2021, venant de Chine, le navire Ever Given, l’un des plus gros porte-conteneurs au monde (22 000 tonnes, 400 mètres de longueur), propriété de l’armateur japonais Shoei Kisen KK, fait route vers Rotterdam. Un vent atteignant 74 km/h doublé d’une tempête de sable se propage à ce moment sur le Canal de Suez. Soudain, à 07.40h (heure locale), le capitaine perd le contrôle de son vaisseau, qui part de travers : c’est l’abattée. Bulbe d’étrave et proue s’enfoncent sur une longueur de quinze mètres dans la digue Est ; tandis que la poupe se fiche dans la digue Ouest. La route est barrée. Plus aucun vaisseau ne passe. Et voici 10% de la circulation mondiale bloquée jusqu’à nouvel ordre, tandis que certains vaisseaux repartent par le sud de l’Afrique, ce qui pourra ajouter encore entre une semaine et deux de plus au délai de livraison.

D’après les spécialistes, cela pourrait prendre des semaines pour dégager le super cargo. Pour le moment, les petits remorqueurs qui s’agglutinent, tentant de soulager la pression, ont l’air bien inutiles, ainsi que le jouet Playmobil® ci-dessous :

Ce n’est pas la première fois qu’un navire s’échoue dans le Canal de Suez, et l’échouement est même la cause la plus fréquente d’incidents de bateaux sur le Canal. On en compte en effet vingt-cinq sur les dix dernières années, cependant qu’environ cinquante-et-un navires le traversent quotidiennement. Mais c’est, apparemment, la première fois qu’un cargo aussi gigantesque se retrouve dans une telle position. C’est bien sa longueur qui, en quelque sorte, cause l’avarie mondiale de marchandises, car, dans sa plus grande largeur, le Canal ne compte que 345 mètres. Les répercussions ont été instantanées. Ainsi, la Lloyd’s List estime que chaque heure sont volatilisés $400 000 000 en terme de pertes financières, puisque le trafic équivaut à 5,1 milliards/jour (source Atalayar). Apparemment, aux dernières nouvelles, il va falloir déblayer 706 000 mètres cubes de terre (à peu près huit fois la taille d’une piscine olympique) avant de pouvoir dégager le vaisseau. Les dragueurs sont à l’œuvre, mais un dragueur spécial, capable de prélever 2 000 mètres cubes/heure va être très prochainement installé (source CNN). Après un calcul de mon fait, et dont j’assume entièrement la marge d’erreur, il faudra donc, une fois installé ce super dragueur, 350 heures pour mener à bien l’excavation, soit un peu plus de 14 jours ! Prévoyez donc l’achat de Jerrycan Essence et de denrées alimentaires (quinoa, soja, huile de palme, baume du tigre, Petit Code de la Nouvelle Route de la Soie, de Xí Jìnpíng, etc.) afin de pallier la pénurie qui paraît inévitable.

Je trouve cet incident extraordinaire, et, pour tout dire, il me fait penser à une performance. Si on avait voulu bloquer la circulation du Canal, on ne s’y serait guère pris autrement. Cependant, en dehors de la sphère artistique, il se murmure, dans les milieux conspirationnistes (Onfray, Zemmour, Bercoff…) que c’est Greta Thunberg qui tenait la barre ! Il faut en effet savoir qu’une partie de la famille Thunberg aurait des actions dans la petite société japonaise Shoei Kisen KK, qui, comme par hasard, n’a pas les moyens financiers de fournir la moindre assistance au désensablement de l’Ever Given ! Comment expliquer la présence de Thunberg dans le cargo ? C’est très simple. Il faut aussi savoir que Bruno Latour, le fameux “philosophe” gâteux, adore se déguiser en amiral de la marine marchande, et qu’il se rend très souvent dans son riad de Suez ! (Authentique). Or, il faut aussi savoir que Greta passe très souvent des vacances chez Latour, et, tout cela, paraît-il, pour apprendre le golf. On voit, ici, un faisceau d’indices, qui ne laisseront pas l’honnête homme indifférent…

Léon Mychkine