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Bon nombres de textes surréalistes ne signifient rien de spécial. Sous la prédominance intentionnelle ou non, l’association des idées combinée à la pratique de l’écriture automatique aura produit des textes souvent incompréhensibles, ou sans queue-ni-tête, spécialement chez André Breton lui-même. Du côté plastique, c’est plus pertinent, me semble-t-il (« me », tout petit pronom personnel dont la grandeur ne dépasse pas 179 cm, autant dire une mouche sur Saturne), particulièrement chez l’ami Max (dans le monde culturel, l’amitié n’est pas que tristement limitée à l’animation des corps ; elle perdure bien au-delà). Chez Max, je préfère souvent ce qu’il plastifie à ce qu’il écrit ; mais j’aime bien les deux quand même (c’est çà l’amitié). Max a multiplié les portraits de forêt. Car se sont bien des portraits.
La forêt, source historique de toutes les peurs et histoires terrifiantes, n’a rien perdu de sa puissance horrifique chez Max. Que représentent donc ces grands fûts ébranchés, élagués, étêtés, dont la cime peut se fendre en deux, libérant une mâchoire menaçante ? Celle d’un loup ? S’agit-il même d’une “vraie” forêt, au sens naturel, ou d’une forêt métaphorique, soit monstrueuse soit urbaine ? La forêt, pour les allemands, c’est Quelque Chose, une relation fusionnelle, qui, encore encore en 1835, fait écrire au poète Heinrich Heine, dans son texte De l’Allemagne :« Le chêne est encore aujourd’hui le symbole de la nationalité allemande…» Il paraît qu’un bucheron allemand, jusqu’encore à la fin du XIXe siècle, s’excusait auprès de l’arbre avant de le couper…
Après, comparez avec Paul Klee
Ici un aperçu de la différence de traitement, par rapport à un sujet apparemment grave et sombre et tout et tout dans l’imaginaire germanique. Et puis Paul arrive, et c’est tout autre chose !
Léon Mychkine
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