Perception/extensivité

Ce qu’on appelle la perception est un jeu entre « perçu » et « percevant ». Une fois que l’on a écrit cela, il faut insister, faire une pause, et imaginer qu’il existe des liens physiques (nous ne pensons pas nécessairement en ces termes, c’est pourquoi il faut peut-être faire un effort d’imagination) entre les objets et les entités percevantes. Tracez des lignes entre tous les objets autour de vous, et vous-même, et vous obtenez un entrelacs de connexions, ce que le grand philosophe Alfred North Whitehead appelle l’extensivité. Les objets agissent sur nous. Prenons rien que la notion de « sol ». Comme le dit James Gibson, nous entretenons constamment avec le sol une relation spécifique. Nous sommes répondants au sol, à sa texture, son état, sa planéité ou non, etc. Cette inter-relation, Gibson l’a apelée ‘affordance’. Ainsi, il faut bien comprendre que toute perception est issue d’une sorte de construction duale — a minima —, qui tient compte de la position des objets dans l’espace, du temps, et de l’histoire personnelle immédiate du percevant. (Article ici).